Entrée dans les études et attractivité des métiers de la pharmacie : publication du rapport bi-académique
Les académies nationales de pharmacie et de médecine ont publié un rapport conjoint sur « L’entrée dans les études et l’attractivité des métiers de la pharmacie ». Depuis la mise en place de la réforme PASS/LAS en 2020, des places demeurent vacantes en deuxième année des études de pharmacie. Ce constat interroge les académies sur la lisibilité du dispositif et l’attractivité de la filière.
Synthèse des recommandations
Le rapport entend analyser les causes de cette relative désaffection et formuler une série de recommandations pour une évolution du système d’accès aux études de santé, dans la perspective de la réforme attendue pour la rentrée 2026-2027. L’Ordre national des pharmaciens avait été auditionné dans le cadre des travaux menés par ce groupe bi-académique.
Améliorer la visibilité des études de pharmacie :
- auprès des collégiens ;
- auprès des lycéens et de leurs parents, lors de l’expression des vœux en terminale ;
- auprès des psychologues de l’Éducation nationale, qui ont une mission d’information sur l’orientation professionnelle ;
- dans Parcoursup, en renforçant les informations disponibles au moment de l’expression des vœux et en individualisant le parcours “pharmacie” par rapport aux autres filières de santé.
Modifier le programme des enseignements de la première année d’entrée en études de santé, comportant à parts égales un bloc de formation en santé et un bloc de formation disciplinaire, associés à un enseignement transversal.
Créer un enseignement disciplinaire spécifique en pharmacie, correspondant à la pondération prévue pour les enseignements disciplinaires, permettant un accès direct et exclusif à la deuxième année des études de pharmacie.
Professionnaliser le parcours universitaire des étudiants en pharmacie dès le 1er cycle et plus encore au cours du 2e et du 3e cycle, par des méthodes pédagogiques de mise en situation, simulations d’activité professionnelle, gestion de projets, etc.
Étendre le Contrat d’Engagement de Service Public aux études de pharmacie pour améliorer la diversification sociale des étudiants et proposer un levier supplémentaire de maintien de la territorialisation des pharmaciens, principalement en zones médicalement sous-denses.
Maintenir une épreuve orale, en la destinant à la vérification de l’adéquation de l’étudiant avec la profession envisagée, mise en œuvre pour tous les étudiants, et à effectuer impérativement avant la fin du 1er cycle, donc avant l’entrée en filière en santé ou avant la fin de la 3e année, afin de permettre une réorientation précoce des étudiants inadaptés à l’exercice professionnel préparé.
Réformer les voies d’admission directe en 2e et 3e année (passerelles), en dissociant les vraies réorientations professionnelles et les réorientations intra-santé entre filières ou d’une filière paramédicale vers les métiers médicaux et pharmaceutiques.
Rétablir le droit au remord entre les filières de santé, pour les étudiants engagés dans l’une d’elles et souhaitant en rejoindre une autre à laquelle ils avaient accès par leur classement à l’issue de la 1ère année.
Des travaux complémentaires de l’action de l’Ordre pour l’attractivité de la profession
Fort de sa feuille de route lancée il y a 3 ans, l’Ordre national des pharmaciens dévoilait en juin dernier les chiffres clés de la démographie pour 2024 et dressait un bilan des actions menées dans ce domaine et en faveur de l’attractivité de la profession.
Avec 75 080 pharmaciens inscrits au 1er janvier 2025, la profession atteignait son plus haut niveau des dix dernières années. Mais au-delà de cette dynamique encourageante, certains indicateurs appelaient toutefois à une vigilance renforcée.
L’Ordre suit avec la plus grande attention et participe par ses propositions aux travaux parlementaires en cours et à venir, essentiels pour le futur de la profession.